Que pour moi…

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Que pour moi. Mon papa et ma belle-maman (rien de commun avec ma belle-mère). Mon mec. Ma fille. Un WE pas vraiment ensoleillé, mais sans pluie. Pas trop froid mais pas le beau temps qui a régné sur tout le reste de l’Hexagone (le plaisir de vivre tout en haut, limite Pôle Nord).

Des conversations qui m’enrichissent, des nouvelles de ceux et celles que je ne vois plus depuis que j’ai quitté mon pays, des nouvelles de mon ancien village, de ce qui fut ma vie pendant 39 années. Des grands-parents gagas de leur petite-fille, mais gaga intelligemment, pas de conneries débitées à la vitesse de la lumière, pas d’informations contradictoires et de conseils directifs qui ne supportent aucune contestation. Bref, de vrais parents, les miens (même si belle-maman n’est pas ma maman, elle est en quelque sorte la maman que je n’ai plus, ce que n’est en aucun cas la mère de Monsieur Papa). Et des grands-parents sensés. Oui, on dira que je suis partiale. Et je m’en fous. Mes BP reviennent dans 10 jours, et je redoute ce moment, leurs appels quasi quotidiens m’ont permis de visualiser leur présence sous mon propre toit, à travers leurs jugements hâtifs (vous faites comment, vous, pour diagnostiquer une pneumonie chez un bébé de 16 mois, via le téléphone, alors que le médecin a tranché: « trachéo-bronchite » ? Moi je ne sais pas, eux, oui).

J’ai profité de deux ou trois moments sans Monsieur Papa pour déballer à mon papa tout ce que j’avais sur le cœur, sur mes BP, ma BS, tout ce qui me pourrissait la vie, tout ce qui m’étouffait. Comme il le fait toujours, il m’a écoutée, réellement écoutée, et m’a donné son avis, sans insister sur le fait que c’était le seul possible, et je vois que lui aussi ça lui pèse tout ce qui se passe. Sa fille face au clan. Je sens bien que s’ils étaient proches de moi, bien des choses ne seraient pas dites, ne seraient pas faites, et que je serais davantage respectée dans ma vie de femme et mère par toute ma belle-famille.

Je n’arrive pas à sortir de ce cercle vicieux, d’ailleurs, j’ai peu d’aide à espérer : depuis mon arrivée ici, il me reste une amie, une seule, qui me connaissait avant que je n’emménage dans le Nord. Deux autres ont tourné la page pour diverses raisons, et je n’ai lié connaissance avec personne, c’est difficile d’être « la copine de X » quand tout l’entourage de X a connu « l’autre »…. Bref, je ne vais pas larmoyer davantage, mais quand on a 42 ans, un bébé de 16 mois, un job à temps très partiel, personne pour garder le bébé en dehors des heures de bureau, des revenus qui ont été divisés par 6 et donc des possibilités de sortie proche du zéro absolu…on ne se fait pas vraiment un cercle de connaissances et encore moins d’ami(e)s. Ajoutez à cela un Monsieur Papa qui lui a des tonnes de copains, des semelles de vent et un sens poussé de l’indépendance, horreur des contraintes et un mal fou à communiquer et surtout prendre le temps de m’écouter, ça donne une MOM qui pleure.

Et qui a peur. Peur pour son homme, peur de ce jour où on va peut-être nous annoncer que c’est plus grave que prévu. Peur de le perdre, oui, même si c’est très certainement bien exagéré (mon sens de l’optimisme a du mal à faire son job). De plus je culpabilise, je devrais me montrer forte, lui sourire et le réconforter en disant que je crois en un avenir heureux, que tout va bien se passer. Et la plupart du temps, je le regarde, je souris, puis mon menton tremble et je me retourne pour pleurer en silence. C’est si difficile de n’avoir personne de proche pour pleurer sur son épaule, pour recharger mes batteries,  pour m’épancher.

Désolée, ce blog devient mon mouchoir, celui dans lequel j’enfouis mon visage pour laisser couler tout mon chagrin, ma peur, mes angoisses. Cela ne doit pas être drôle à lire.

Mais si je ne le fais pas, je vais devenir folle.

Je voudrais que le malheur me quitte. MERDE, c’est trop demander???????

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Au fait, c’est l’automne… Et Monsieur Papa m’a proposé que nous nous pacsions (et que l’on ne me parle pas de testament…).

7 réflexions sur “Que pour moi…

  1. Comprends totalement ta solitude…
    Je ne suis pas encore une amie, mais à défaut je serai une oreille attentive, et si tu le souhaite, une épaule pour pleurer. Et qui sait, peut-être bientôt une amie.
    Quant à tes beaux-parents, tout cela a vraiment l’air de te peser beaucoup, beaucoup. C’est sûr que c’est pesant car ce sont tes seuls proches… Si tu avais de la famille ou des amis tout prêt, peut-être pourrais-tu mieux relativiser car voir que ce sont les seuls à avoir ces avis-là…
    Courage !
    Et à très vite
    Bisous

    • Si tu savais comme ça me fait du bien de lire tes mots !
      Surtout que ce soir on s’est encore pris le chou avec Monsieur Papa sur le sujet « tes parents et ta sœur me gonflent », suivi de près par « j’en ai marre de tourner en rond et de bosser si peu ». De son côté ça donne « reprends ta liberté alors, si tu n’aimes pas ma famille » et « pas ma faute si tu bosses peu, c’est que ça t’arrange »……………..
      Soupir…..
      A très vite, oui !!!
      Bisous.

      • Rhaaa… pas super motivantes ses réponses !!! Tu ne peux pas demander plus d’heures ? C’est clair que ça te ferait du bien de voir du monde… même dans le cadre du boulot ! ça change des journées avec nos petits, car même si on les adore c’est quand même important de voir d’autres personnes, de s’ouvrir à d’autres horizons ! (et quand on bosse, on cogite moins ;-))

  2. Coucou !
    Un petit moment que je te suis silencieusement, je voudrais tellement t’envoyer des rayons de soleil tout droit dans ton coeur ….On peut se sentir si seule en étant entouré (parce que ce ne sont pas les personnes qu’on a choisi, à part une).
    Quand ta puce sera scolarisée, tu verras tes contacts avec des gens sympas seront plus nombreux. J’ai vu la différence quand ma première a été à la halte garderie vers 18 mois.

    Bon courage pour tout (les BP qui reviennent, la suite pour monsieur Papa et pour toi)
    Bises

  3. J’ai beaucoup pensé à toi ces dernières semaines (pour Monsieur Papa entre-autre, désolée, je suis une brêle en remontage de moral tout ça donc voilà, j’espère que, même si ça ne changera rien), ainsi qu’à Tatafloute dont je lis aussi le blog.
    Je suis bien contente que tu ais pu passer du temps avec les tiens, des gens normaux enfin.
    C’est important le famille, mais pour moi la famille pas au sens large, la famille les parents les enfants point barre 😉
    Aller déjeuner chez eux de temps en temps, certes, mais pas toutes les semaines!
    Surtout garde ce blog comme soupape de sécurité 😉

    • J’en ai bien besoin, en effet, de cette soupape. Parce que je suis fâchée contre moi chaque fois que ça explose entre Monsieur Papa et moi. Nous avons besoin de calme, d’être soudés, de nous soutenir. Et tout ce qui me pompe l’air depuis des mois m’écarte de lui à chaque dispute.

      Il n’a pas vraiment encore intégré qu’il a une famille, celle formée avec ses parents, sa sœur etc…et SA famille, celle qu’il a fondée avec moi et dont il en est le « chef », au sens patriarcal, la famille dont il a la charge mais aussi pour laquelle il devrait se sentir indépendant du groupe (et ça il a du mal non pas à le concevoir mais à l’appliquer).

      Il m’arrive de plus en plus d’imaginer que Monsieur Papa demande sa mutation (mais son groupe n’est pas au top et les autres filiales sont moins sûres point de vue sécurité du job), que nous partions dans une autre région, suffisamment loin pour n’avoir des réunions de famille que 4 ou 5 fois par an…comme avec mes parents, qui eux le vivent non pas « bien » mais en y mettant toute leur bonne humeur et leur joie de nous savoir heureux, et savourant chaque moment passé avec leur petite-fille, sans nous reprocher de ne pas la voir aussi souvent qu’ils le voudraient.
      Mais il est inutile et de rêver et d’espérer que nos 2 familles se ressemblent. Différence de culture, d’éducation. Je ne comblerai pas le fossé.

      Merci pour tes mots, en tous les cas 🙂

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